OSER PARLER DANS UN CONTEXTE DIFFICILE


Textes : Jérémie 1 : 4 -13,  Luc 4 : 21 - 30

                                                                                       

Frères et sœurs, peuple de Dieu, nous rendons grâce  et gloire à notre Seigneur qui dans son amour, sa grande miséricorde, sa volonté permanente d’assurer notre salut nous invite encore ce jour à cette rencontre de lecture, d’écoute, de formation, d’éveil et de réveil spirituel. Cette parole vivante qui nous conduits sur nos routes parfois obscures parsemées de pièges et de pierres, menacées d’erreur et d’errance.

Dans le livre du prophète Jérémie, les versets que nous venons de lire dans son premier chapitre relate la vocation du prophète et la nature de la mission qui lui est confiée. Le texte montre l’extrême difficulté de la tâche à accomplir et le manque de maturité de celui qui est appelé à le faire. Jérémie est tout jeune, sans expérience, mais, c’est à lui que Dieu confie la charge d’annoncer au peuple coupable de Juda son jugement. Jérémie devra surtout arracher et détruire même s’il est aussi appeler à délivrer un message d’espérance c’est-à-dire planter et construire.

Cette mission pour le prophète comme pour nous paraît difficile mais pas irréalisable. Comme illustration, Imaginons un enfant de 12 ans à qui le chef d’Etat demande d’aller dire au gouverneur d’une région qu’il sera relevé de ses fonctions dans  24 heures pour incompétence. Vous convenez avec moi que c’est une mission périlleuse !

 Dans le cas de Jérémie, le texte souligne avec force le fait que l’Eternel sera avec son prophète et lui accordera la capacité et les forces nécessaires à l’accomplissement de sa difficile tâche. Relevons en passant qu’il n’y a pas que la jeunesse et l’immaturité qui sont des obstacles à la mission du prophète. Le cadre, le milieu social, l’ethnie et la culture sont aussi d’autres freins à sa mission. Ce qui est bien de souligner ici est le travail que Jérémie fera. Son courage de dénoncer, de déclarer. Ainsi aucune excuse n’est permise lorsqu’on est appelé pour la mission. C’est Dieu qui appelle et c’est lui qui les moyens pour mieux accomplir la mission. Jérémie qui était poltron doit être investit du pouvoir de parole, du pouvoir de prophétiser. Pour tous ceux qui sont au service de Dieu étant appelé par Dieu, n’ayez aucune crainte de dénoncer les injustices, les tyrans les régimes totalitaires et autres car c’est votre Dieu que vous représentez. Si Jérémie était certainement  jeune et sans expérience, le texte de l’évangile du jour nous présente un adulte pétri d’expérience, un oint de Dieu que les gens refusent d’écouter.

En effet, l’évangile de Jésus-Christ selon Luc montre comment réagissent  les auditeurs au dire et au faire de  Jésus ceux qui l’ont vu grandir. L’histoire se déroule dans la synagogue de Nazareth où Jésus inaugure sa mission universelle. Nous pouvons relever de ce texte trois grands centres d’intérêts :

-          L’attitude des compatriotes de Jésus qui au lieu de saisir l’opportunité que le fils de Dieu leur offre à travers l’annonce de la Bonne Nouvelle, versent plutôt dans les futilités : n’est-ce pas le fils de Joseph ?

-          Jésus montre que sa mission concernera aussi les personnes les plus inattendues à l’exemple d’Elie qui a été envoyé vers une femme veuve et non juive, Elisée qui a guéri un syrien considéré impur à cause de sa maladie ;

-          C’est que le manque de foi des gens de Nazareth pousse Jésus à refuser de leur faire de miracles. Jamais, il n’a fait des prodiges sur commande. Ses guérisons supposent la foi et il ne la rencontre pas à Nazareth (Mc 6 /5.)

            Alors l’enthousiasme  de la foule fait place à la colère. IL est évident que la rencontre avec Dieu oblige toujours à choisir entre l’adoration ou la révolte. Ce fut le cas des prophètes dont Jésus vient de parler. Penser aussi au contraste entre les Rameaux et la foule du prétoire. Voir Act 14 : 11 – 19.

Nous voyons que malgré la situation tendue et électrique Jésus n’a pas cesser de parler. Mais avec courage il va continuer à dénoncer les maux qui minent son milieu de Vie. Jésus avait ce que nous pouvons  appeler le courage de parler. Ce courage qui caractérisait les prophètes de l’Ancien Testament. Jésus n’était pas un griot comme savent l’être certains d’entre nous, vendant la vérité au prix d’un plat de lentilles. Jésus avait un franc-parler. En avons-nous encore de nos jours ? C’est pourquoi, le chrétiens ne doit pas, devant les difficultés être, passifs,  défaitistes, alarmistes et pessimistes. Il doit agir sans voir  le mal partout en prenant clairement position sans être  tièdes c’est-à-dire ni chauds ni froids devant les situations de la vie et même de la paroisse .

N’est-ce pas le fils de Joseph ? Cette interrogation est la réponse des Nazaréens à l’écoute du message de Jésus dans la synagogue. Auparavant, en d’autres circonstances et en d’autres lieux et principalement à Capernaüm, il en avait fait autant et le peuple à qui il s’adressait était pleinement  satisfait. Paradoxalement, à Nazareth où il est connu, il ne sera pas reconnu.

Le milieu d’où il est issu primera sur sa personne. Dans son village, on ne peut pas imaginer que l’origine de ses paroles et de ses actes dépassent ce qu’on connaît de lui. Le caractère ordinaire de la vie de famille de Jésus et de ses origines leur parait incompatible avec sa sagesse et ses miracles. Jésus est un familier et n’est rien d’autre que le petit  garçon de la maison de Joseph qu’on a vu grandir, aller à l’école avec les autres jeunes de son âge, apprenant le métier de charpentier charron et travaillant avec son père jusqu’à l’âge de 30 ans. Comment peut-il se prendre pour le Messie, Fils de Dieu ? Ainsi bien aimés les obstacles pour l’action vraie du chrétien peuvent aussi naitre de la conception que les uns et les autre ont de nos origine. Ceci n’est rien d’autre que le tribalisme.

Le texte de l’évangile  nous invite à réfléchir sur nos préjugés, nos idées toutes préconçues, nos exclusions, nos expulsions, nos rejets des autres. L’ouverture ne nous oblige certes pas à renoncer à notre propre identité chrétienne, au contraire elle la renforce, non dans l’affrontement mais dans le dialogue. Dialoguer pour comprendre, être émerveillé, être enrichi.

Frères et sœurs, ne sommes-nous pas, nous aussi parfois, dans la même attitude que ce peuple ? Avec  notre époque où tant d’allergies, intellectuelles, sociales, politiques et surtout spirituelles opposent les hommes, et même les chrétiens. Il y aurait au milieu des chrétiens une catégorie de sauvé et d’autres qui ne sont que des mécréants, des impénitents, des antireligieux.

Voyons ! Pourquoi au milieu des chrétiens, il existe tellement de confessions parfois plus nombreuses que les versets bibliques ? Tout ceci parce que la porte du dialogue s’est fermé. La question du leadership est mis en avant et chacun veux conserver son petit pourvoir ! La majorité  n’a le courage de changer de dénoncer et de prendre à cœur ses responsabilités.

Bien aimés dans le Seigneur, de nos jours encore, cette maxime de Jésus-Christ qui dit qu’aucun prophète n’est bien accueilli dans sa patrie continue de s’appliquer. Nombre de pays Africains voient leurs jeunes s’expatrier et faire la pluie et le beau temps ailleurs, tout simplement parce qu’ils n’ont pas été reconnu comme tel dans leurs patrie. Nous vivons aussi dans une civilisation surtout en Afrique où c’est la question ‘’d’où viens-tu ?’’,  qui détermine la question ‘’que peux-tu ?’’ Il n’y a qu’à voir lors des remaniements ou des nominations à des postes de responsabilité. On ne s’intéresse généralement pas au profil de la personne promue, à ses qualités et capacités intellectuelles, mais plutôt à ses origines : De quelle Région est-il ? De qui est-il le fils ? Malheureusement, la plupart des Eglises en Afrique ne sont pas en reste. Au Cameroun particulièrement, on trouve de part et d’autres, des paroisses spécifiquement réservées aux Pasteurs ressortissants de telle ou telle région. Dans tous les cas, les origines priment sur la valeur  de l’homme. Le  critère tribal, social et ethnique passe avant la personne. Il nous faut oser le changement. Comment ne pas dénoncer de telles pratiques tribalistes dans un pays comme le nôtre où, pour l’entrée dans toutes les grandes écoles, on nous parle du principe de la régionalisation qui consiste à donner à chaque région, un nombre de places bien déterminé même si les candidats n’ont pas de niveau. Pire encore la grosseur du porte-monnaie parental détermine le niveau d’intelligence du candidat. Cette situation met au second plan  la méritocratie et crée ainsi des frustrations. Ce qui est davantage complexe c’est la présence des acteurs chaque dimanche aux services cultuels.

Quoique incompris à Nazareth, Jésus est le serviteur choisi par Dieu en qui s’accomplissent les promesses de l’Ancien Testament (Lc 4 : 21).

Il est venu proclamer au peuple la libération attendue et celle-ci ne concerne pas seulement le peuple d’Israël. Elle concerne toutes les nations juives comme païennes. Avec la venue du Christ, le salut est désormais offert à tous (croyants et non-croyants).

Mon frère, ma sœur, toi qui crois qu’il est tard pour toi de revenir à Christ, toi qui penses que le Christ ne peut pas t’écouter, toi qui penses que tu n’es pas digne d’être accepté par le Christ, il te dit ce jour qu’il est aussi venu pour toi, il est venu apporter une solution à tous tes problèmes et  tes besoins.

Si nous sommes appelés à accomplir une mission ne soyons pas décourager ce n’est pas au premier coup du marteau que le cloue entre totalement dans la planche. Si le menuisier se décourage il ne réalisera jamais les œuvres que nous voyons. Il faut de la persévérance de l’insistance pour y arriver. De même nous ne devons jamais

La vérité des textes lus, c’est que la mission du prophète comme de tout chrétien est extrêmement difficile et s’accompagne des actes inattendus comme le rejet et la mort. Le prophète aux yeux du peuple est toujours vu comme un révolutionnaire. Le prophète non seulement doit annoncer la Bonne Nouvelle mais aussi dénoncer les erreurs du peuple ; les interpeller par rapport à leur conduite et enfin les exhorter pour donner la conduite à tenir et ceci ne va pas sans conséquence. Mais le prophète en tant que porte-parole de Dieu a le soutien de Dieu qui intervient toujours et donne la force de tenir le coup à ses serviteurs. (Jér. 1 : 18 -19)

Que sa parole nous éclaire et que son esprit nous donne d’être des hommes et des femmes courageux capable de dire tout haut ce que les autres murmurent tout bas et qui détruit notre société. Soyons courageux !!!

Amen !!!!


Commentaires

  1. D'où viens tu détermine qui peux-tu?je l'apprends à me dépens. Ce que je sais de celà est que c'est une ochestration de certaine catégorie d'individus malveillants qui ont fait et font mains basses sur nos ressources qui, au lieu d'être condamnés, sont plutôt papplaudis par la société. Seul le règne de Dieu est sans fin.
    Je souhaite que ce blog soit davantage garni par la parole vivifiante du Seigneur.

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