OSER PARLER DANS UN CONTEXTE DIFFICILE
Frères et sœurs, peuple
de Dieu, nous rendons grâce et gloire à
notre Seigneur qui dans son amour, sa grande miséricorde, sa volonté permanente
d’assurer notre salut nous invite encore ce jour à cette rencontre de lecture,
d’écoute, de formation, d’éveil et de réveil spirituel. Cette parole vivante
qui nous conduits sur nos routes parfois obscures parsemées de pièges et de
pierres, menacées d’erreur et d’errance.
Dans le livre du
prophète Jérémie, les versets que nous venons de lire dans son premier chapitre
relate la vocation du prophète et la nature de la mission qui lui est confiée.
Le texte montre l’extrême difficulté de la tâche à accomplir et le manque de
maturité de celui qui est appelé à le faire. Jérémie est tout jeune, sans
expérience, mais, c’est à lui que Dieu confie la charge d’annoncer au peuple
coupable de Juda son jugement. Jérémie devra surtout arracher et détruire même
s’il est aussi appeler à délivrer un message d’espérance c’est-à-dire planter
et construire.
Cette mission pour le
prophète comme pour nous paraît difficile mais pas irréalisable. Comme
illustration, Imaginons un enfant de 12 ans à qui le chef d’Etat demande
d’aller dire au gouverneur d’une région qu’il sera relevé de ses fonctions
dans 24 heures pour incompétence. Vous
convenez avec moi que c’est une mission périlleuse !
Dans le cas de Jérémie, le texte souligne avec
force le fait que l’Eternel sera avec son prophète et lui accordera la capacité
et les forces nécessaires à l’accomplissement de sa difficile tâche. Relevons en
passant qu’il n’y a pas que la jeunesse et l’immaturité qui sont des obstacles
à la mission du prophète. Le cadre, le milieu social, l’ethnie et la culture
sont aussi d’autres freins à sa mission. Ce qui est bien de souligner ici est
le travail que Jérémie fera. Son courage de dénoncer, de déclarer. Ainsi aucune
excuse n’est permise lorsqu’on est appelé pour la mission. C’est Dieu qui
appelle et c’est lui qui les moyens pour mieux accomplir la mission. Jérémie
qui était poltron doit être investit du pouvoir de parole, du pouvoir de
prophétiser. Pour tous ceux qui sont au service de Dieu étant appelé par Dieu,
n’ayez aucune crainte de dénoncer les injustices, les tyrans les régimes
totalitaires et autres car c’est votre Dieu que vous représentez. Si Jérémie
était certainement jeune et sans
expérience, le texte de l’évangile du jour nous présente un adulte pétri
d’expérience, un oint de Dieu que les gens refusent d’écouter.
En effet, l’évangile de
Jésus-Christ selon Luc montre comment réagissent les auditeurs au dire et au faire de Jésus ceux qui l’ont vu grandir. L’histoire
se déroule dans la synagogue de Nazareth où Jésus inaugure sa mission
universelle. Nous pouvons relever de ce texte trois grands centres d’intérêts :
-
L’attitude des compatriotes de Jésus qui
au lieu de saisir l’opportunité que le fils de Dieu leur offre à travers
l’annonce de la Bonne Nouvelle, versent plutôt dans les futilités : n’est-ce
pas le fils de Joseph ?
-
Jésus montre que sa mission concernera
aussi les personnes les plus inattendues à l’exemple d’Elie qui a été envoyé
vers une femme veuve et non juive, Elisée qui a guéri un syrien considéré impur
à cause de sa maladie ;
-
C’est que le manque de foi des gens de
Nazareth pousse Jésus à refuser de leur faire de miracles. Jamais, il n’a fait
des prodiges sur commande. Ses guérisons supposent la foi et il ne la rencontre
pas à Nazareth (Mc 6 /5.)
Alors l’enthousiasme de la foule fait place à la colère. IL est
évident que la rencontre avec Dieu oblige toujours à choisir entre l’adoration
ou la révolte. Ce fut le cas des prophètes dont Jésus vient de parler. Penser
aussi au contraste entre les Rameaux et la foule du prétoire. Voir Act 14 : 11
– 19.
Nous voyons que malgré
la situation tendue et électrique Jésus n’a pas cesser de parler. Mais avec
courage il va continuer à dénoncer les maux qui minent son milieu de Vie. Jésus
avait ce que nous pouvons appeler le
courage de parler. Ce courage qui caractérisait les prophètes de l’Ancien
Testament. Jésus n’était pas un griot comme savent l’être certains d’entre
nous, vendant la vérité au prix d’un plat de lentilles. Jésus avait un
franc-parler. En avons-nous encore de nos jours ? C’est pourquoi, le chrétiens
ne doit pas, devant les difficultés être, passifs, défaitistes, alarmistes et pessimistes. Il
doit agir sans voir le mal partout en
prenant clairement position sans être
tièdes c’est-à-dire ni chauds ni froids devant les situations de la vie
et même de la paroisse .
N’est-ce pas le fils de
Joseph ? Cette interrogation est la réponse des Nazaréens à l’écoute du message
de Jésus dans la synagogue. Auparavant, en d’autres circonstances et en
d’autres lieux et principalement à Capernaüm, il en avait fait autant et le
peuple à qui il s’adressait était pleinement
satisfait. Paradoxalement, à Nazareth où il est connu, il ne sera pas
reconnu.
Le milieu d’où il est
issu primera sur sa personne. Dans son village, on ne peut pas imaginer que
l’origine de ses paroles et de ses actes dépassent ce qu’on connaît de lui. Le
caractère ordinaire de la vie de famille de Jésus et de ses origines leur
parait incompatible avec sa sagesse et ses miracles. Jésus est un familier et
n’est rien d’autre que le petit garçon
de la maison de Joseph qu’on a vu grandir, aller à l’école avec les autres
jeunes de son âge, apprenant le métier de charpentier charron et travaillant
avec son père jusqu’à l’âge de 30 ans. Comment peut-il se prendre pour le
Messie, Fils de Dieu ? Ainsi bien aimés les obstacles pour l’action vraie du
chrétien peuvent aussi naitre de la conception que les uns et les autre ont de
nos origine. Ceci n’est rien d’autre que le tribalisme.
Le texte de
l’évangile nous invite à réfléchir sur
nos préjugés, nos idées toutes préconçues, nos exclusions, nos expulsions, nos
rejets des autres. L’ouverture ne nous oblige certes pas à renoncer à notre
propre identité chrétienne, au contraire elle la renforce, non dans
l’affrontement mais dans le dialogue. Dialoguer pour comprendre, être
émerveillé, être enrichi.
Frères et sœurs, ne
sommes-nous pas, nous aussi parfois, dans la même attitude que ce peuple ?
Avec notre époque où tant d’allergies,
intellectuelles, sociales, politiques et surtout spirituelles opposent les
hommes, et même les chrétiens. Il y aurait au milieu des chrétiens une
catégorie de sauvé et d’autres qui ne sont que des mécréants, des impénitents,
des antireligieux.
Voyons ! Pourquoi
au milieu des chrétiens, il existe tellement de confessions parfois plus
nombreuses que les versets bibliques ? Tout ceci parce que la porte du dialogue
s’est fermé. La question du leadership est mis en avant et chacun veux
conserver son petit pourvoir ! La majorité
n’a le courage de changer de dénoncer et de prendre à cœur ses
responsabilités.
Bien aimés dans le
Seigneur, de nos jours encore, cette maxime de Jésus-Christ qui dit qu’aucun
prophète n’est bien accueilli dans sa patrie continue de s’appliquer. Nombre de
pays Africains voient leurs jeunes s’expatrier et faire la pluie et le beau
temps ailleurs, tout simplement parce qu’ils n’ont pas été reconnu comme tel
dans leurs patrie. Nous vivons aussi dans une civilisation surtout en Afrique
où c’est la question ‘’d’où viens-tu
?’’, qui détermine la question ‘’que peux-tu ?’’ Il n’y a qu’à voir
lors des remaniements ou des nominations à des postes de responsabilité. On ne
s’intéresse généralement pas au profil de la personne promue, à ses qualités et
capacités intellectuelles, mais plutôt à ses origines : De quelle Région est-il
? De qui est-il le fils ? Malheureusement, la plupart des Eglises en Afrique ne
sont pas en reste. Au Cameroun particulièrement, on trouve de part et d’autres,
des paroisses spécifiquement réservées aux Pasteurs ressortissants de telle ou
telle région. Dans tous les cas, les origines priment sur la valeur de l’homme. Le critère tribal, social et ethnique passe
avant la personne. Il nous faut oser le changement. Comment ne pas dénoncer de
telles pratiques tribalistes dans un pays comme le nôtre où, pour l’entrée dans
toutes les grandes écoles, on nous parle du principe de la régionalisation qui
consiste à donner à chaque région, un nombre de places bien déterminé même si
les candidats n’ont pas de niveau. Pire encore la grosseur du porte-monnaie
parental détermine le niveau d’intelligence du candidat. Cette situation met au
second plan la méritocratie et crée
ainsi des frustrations. Ce qui est davantage complexe c’est la présence des
acteurs chaque dimanche aux services cultuels.
Quoique incompris à
Nazareth, Jésus est le serviteur choisi par Dieu en qui s’accomplissent les
promesses de l’Ancien Testament (Lc 4 : 21).
Il est venu proclamer
au peuple la libération attendue et celle-ci ne concerne pas seulement le
peuple d’Israël. Elle concerne toutes les nations juives comme païennes. Avec
la venue du Christ, le salut est désormais offert à tous (croyants et
non-croyants).
Mon frère, ma sœur, toi
qui crois qu’il est tard pour toi de revenir à Christ, toi qui penses que le
Christ ne peut pas t’écouter, toi qui penses que tu n’es pas digne d’être
accepté par le Christ, il te dit ce jour qu’il est aussi venu pour toi, il est
venu apporter une solution à tous tes problèmes et tes besoins.
Si nous sommes appelés
à accomplir une mission ne soyons pas décourager ce n’est pas au premier coup
du marteau que le cloue entre totalement dans la planche. Si le menuisier se
décourage il ne réalisera jamais les œuvres que nous voyons. Il faut de la
persévérance de l’insistance pour y arriver. De même nous ne devons jamais
La vérité des textes
lus, c’est que la mission du prophète comme de tout chrétien est extrêmement
difficile et s’accompagne des actes inattendus comme le rejet et la mort. Le
prophète aux yeux du peuple est toujours vu comme un révolutionnaire. Le
prophète non seulement doit annoncer la Bonne Nouvelle mais aussi dénoncer les
erreurs du peuple ; les interpeller par rapport à leur conduite et enfin les
exhorter pour donner la conduite à tenir et ceci ne va pas sans conséquence.
Mais le prophète en tant que porte-parole de Dieu a le soutien de Dieu qui
intervient toujours et donne la force de tenir le coup à ses serviteurs. (Jér.
1 : 18 -19)
Que sa parole nous
éclaire et que son esprit nous donne d’être des hommes et des femmes courageux
capable de dire tout haut ce que les autres murmurent tout bas et qui détruit
notre société. Soyons courageux !!!
Amen !!!!
D'où viens tu détermine qui peux-tu?je l'apprends à me dépens. Ce que je sais de celà est que c'est une ochestration de certaine catégorie d'individus malveillants qui ont fait et font mains basses sur nos ressources qui, au lieu d'être condamnés, sont plutôt papplaudis par la société. Seul le règne de Dieu est sans fin.
RépondreSupprimerJe souhaite que ce blog soit davantage garni par la parole vivifiante du Seigneur.