"ET LA TERRE PLEURE QUAND LES HUMAINS MEURENT DE FAIM!"

Le monde actuel va de crise en crise ce qui ne cesse de générer les problèmes.  A côté du problème que pose l’insécurité alimentaire, la question écologique qui, lui, est étroitement connexe inspire autant d’inquiétude. L’Homme, saisi par le désir d’avoir et de jouir plus que par celui d’être et de croitre, consomme d’une manière excessive et désordonnée les ressources de la terre et sa vie même. C’est pourquoi nous pensons que la famine et la malnutrition requièrent des actions spécifiques qui ne peuvent être dissociées d'un effort de développement et du salut  intégral des personnes et des peuples.

On ne peut vouloir à la fois nourrir davantage les bouches et affaiblir l'agriculture. Cependant, l'agriculture apparaît davantage comme un danger pour la nature avec l’utilisation massive d'engrais, de pesticides et de machines ceci pour atteindre le stade industriel. Comment concilier production massive de la nourriture et protection de la mamelle nourricière qui est la terre ? Comment créer un équilibre et parvenir à sauver les éléments nécessaires à la vie, l'air, l'eau, les sols et les forêts qui sont mis en péril par la pollution, la surconsommation, la désertification provoquée, et la déforestation.

 

QUE SE PASSE –T-IL ?

Depuis la création du monde jusqu’à nos jours, l’influence des êtres humains sur l’environnement a entraîné des conséquences très graves. Ce dernier  devient menaçant lorsqu’il exprime sa puissance dévastatrice et ravageuse au travers des manifestations qui touchent directement nos sociétés. Nous pouvons observer de part et d’autres dans le monde entier, des catastrophes liées à la nature telles que les séismes, les éruptions volcaniques, les tsunamis, les tempêtes côtières et de neige (blizzards), les avalanches, les cyclones, les crues et les pluies torrentielles, les mouvements de terrain, l’ouragan, les variations climatiques, les ruines d’ouvrages,  la canicule, la sécheresse, les incendies pour ne citer que celles –ci. Dans la plupart des cas, ces catastrophes sont provoquées par une activité humaine surabondante sur la nature entraînant ainsi son déchaînement, ce qui va aboutir aux conséquences dramatiques.

L’exploitation minière, la déforestation, l’industrialisation, l’urbanisation, la construction de centrales nucléaires sont quelques causes directes de la responsabilité de l’homme sur la dégradation de la nature. Pourtant, sa charge première après la création était de cultiver et surtout de garder le jardin. Selon ce livre de la genèse, le jardin et par conséquent la terre, appartiennent à Dieu. C’est elle qui donne la vie aux êtres humains et à tout ce qui vit. Elle doit donc, bénéficier de toute l’attention de l’humain, et doit donc être protégée pour pouvoir assurer cette vie. Or, la terre est sous nos pieds, l’objet de toutes les atteintes.

Au lieu d’assurer son rôle de gardien, l’humain, avec ses activités déstabilisatrices et destructrices considère la nature comme un bien commercialisable et devant ainsi faire l’objet de toutes les spéculations, entraînant de manière visible des guerres notamment dans la limite des territoires.

L’humain confond son rôle de gestionnaire de la création, a celui du possesseur. Ce dernier oubli que le monde jouit d’une intégrité qui est inhérente à Dieu. La terre, les eaux, les forêts, les montagnes et tout ce que Dieu a créé mérite considération et respect. Le verbe  h'vu_b.kiw>  souvent traduit par ‘’assujettir’’ qui est compris comme ‘’placer abusivement sous la dépendance de…’’est rendue en anglais par  ‘’subdue’’ qui,   en français,  prend le sens  de  ‘’adoucir’’ rendre plus doux et plus agréable aux sens.

Dans l’idée de « dominer », qui vient de « domus », la maison, c’est bien d’organiser, de gérer les biens de la maison « nature », de l’habitat humain, qui est présente, et de les gérer en les protégeant (l’homme placé dans le jardin pour le cultiver et le garder.)[1] Alors qu’aujourd’hui le mot  dominer a pris le sens de pouvoir plus ou moins arbitraire, absolu, exercé pour le bon plaisir d’un tyran.  La domination accordée par le Créateur à l’homme n’est pas un pouvoir absolu, et l’on ne peut parler de liberté d’user et d’abuser, ou de disposer des choses comme on l’entend. De même le verbe « soumettre » a pris un sens péjoratif aujourd’hui alors que l’idée du texte biblique est plutôt  mettre sous la protection, sous la juste gérance.[2]

Ainsi, Dieu n’a pas  confié la terre aux humains pour qu'ils la détruisent, mais pour qu'ils en prennent soin et surtout  l'agrémentent afin de la rendre plus agréable à la vue et au toucher. Les humains doivent selon ce texte, parer la terre, la faire fructifier, afin de parachever l'œuvre divine de la création avec conscience et responsabilité. L’humain n’a pas le droit de démolir la création ; le faire, c’est ramer à contre-courant des prescriptions divines à lui énoncées lors de la formation du monde. L’humain est prolongateur et factionnaire de la création c’est pourquoi il ne doit pas détruire l’environnement car  le faire est  antithétique à la création.

Dieu modèle l’être humain à partir de la terre  car le nom Adam veut dire : « le terreux ». Dieu le place dans un jardin et lui confie une mission : veiller sur le jardin, au  maintien de toute la composition de la biocénose, cultiver et en prendre soin. Le jardin fait donc partie de la création tout comme l’homme. Placé dans le jardin,   l’humain  peut user des fruits de la nature tout en l’entretenant et en la protégeant. C’est bien le premier rôle donné par Dieu à l’humain. D’ailleurs, Jean Samuel ZOE-OBIANGA le souligne fortement en écrivant que, « les créatures surtout terriennes ne sont pas appelées à l’existence pour fonctionner exclusivement en écosystèmes nourriciers de l’homme. Ravaler les autres créatures au rang de ce qui dessert exclusivement les besoins de bas de l’homme les aliène et les dévalue. »[3]

Cependant, s’il faille rester dans la traduction traditionnelle du verbe  h'vu_b.kiw  que nous connaissons comme étant « dominer », ce dernier doit s’interpréter dans le sens d’exercer un contrôle  ou une influence prépondérante sur la création et non prendre le sens d’écraser, d’asservir ou de rendre esclave. Nous pouvons donc constater que par essence même, l’humain et par ricochet le chrétien est porté au respect de la Création, œuvre de Dieu et habitat de l’homme. Si les chrétiens n’ont pas respecté ou ne respectent pas cette donnée, ils sont en opposition avec cette mission première à eux confiée par Dieu. Si Dieu a soumis les êtres animés à l'homme, c’est pour qu'il les domine et non qu'il les détruise et abuse d’eux.  L'humain n'est donc que le dépositaire de l'œuvre de Dieu qu'il doit respecter en tout, tout comme Dieu nous respecte et nous guide. 

 

POURQUOI LES GEMISSEMENTS ET LES CRIS DE LA TERRE?

La création  toute entière se mortifie à cause de l’attitude irresponsable de l’homme. Ce dernier assiste alors,  impuissant aux catastrophes liées à la nature telles les inondations, les tempêtes tropicales, les longues périodes de sécheresse ou de pluie qui ont des conséquences assez graves sur la population mondiale.

A l’heure actuelle, on constate une plus vive conscience des menaces qui pèsent sur la paix mondiale, non seulement à cause de la course aux armements, des conflits régionaux et des injustices qui existent toujours dans les peuples et entre les nations, mais encore à cause des atteintes au respect dû à la nature, à l’exploitation désordonnée de ses ressources et de la détérioration progressive dans la qualité de la vie. 

Avec la déforestation et la délinquance de l’homme sur l’environnement, la sécheresse  apporte des pénuries alimentaires dans le monde. Dans de nombreux pays, le changement climatique aggrave les conditions naturelles, déjà défavorables. Les terres fertiles sont de plus en plus menacées par l’érosion, la salinisation et la désertification. Tout ceci  accélère l’érosion de terres qui pourraient être utilisées pour la culture.

Ces conséquences conduisent à une restriction de plusieurs à la sécurité alimentaire. Ceci se traduit par la  faim qui sévit dans certaines zones du globe et principalement en Afrique subsaharienne. Cette situation engendre un sentiment de précarité et d’insécurité qui a son tour, nourrit des formes d’égoïsme collectif d’accaparement et de prévarication.

Devant un si grand nombre d'affamés  de  par le monde,  l’une des missions de l’Eglise consiste à insister auprès de tous et à agir  avec  des autorités pour qu'ils se souviennent de ces parole du Seigneur : « donnez-leur vous-même à manger » : Un tel avertissement solennel invite aussi à ne pas s'engager seulement dans la lutte contre la faim, mais aussi à la sauvegarde de la création. Il est de son devoir de faire appel à la responsabilité individuelle et collective pour que des solutions plus efficaces soient mises en œuvre.

 

LES RESPONSABLES DE LA DECREPITUDE PLANETAIRE 

Quand nous lisons le premier chapitre de la Genèse, une expression revient comme un refrain à la fin de chaque journée de la création : et Dieu vit que cela était bon (Genèse 1 : 4, 12, 18, 21). Dieu a fait sortir du chaos initial la terre vivante et un univers ordonné, plein d’harmonie, cadres propices à toute vie et à l’épanouissement de l’être humain. Dieu dans son omniscience savait que l’humain ne peut s’épanouir que dans un environnement exemplaire, équilibré, bon et sain. Et, sachant d’office que la rupture de l’équilibre écologique serait fatale pour l’homme,  Dieu lui a confié la responsabilité de cultiver et de garder le jardin (Gn2 : 15). Dieu a fait confiance à l’humain en lui donnant la terre pour exploitation en vue de satisfaire ses besoins vitaux, tout ceci dans le respect de la promotion de l’équilibre écologique initial.

Ainsi, l'humain a un rôle central à l'intérieur de la nature parce qu'il est fondamentalement différent du reste des réalités naturelles. Il est non seulement une partie de la nature, mais aussi l'unique être capable de saisir l'intelligibilité de l'univers. Il joue un rôle primordial et déterminant par rapport au reste de la nature. D. MÜLLER parlant de ce sujet déclare : « la Bible pense le monde en terme de commencement ; l'homme y est à l'image de Dieu ; il reçoit de Dieu le pouvoir de nommer les animaux et les plantes ; l'homme est appelé à vivre dans la suivance (à la suite) du Christ, ce second Adam, qui transcende lui aussi la nature par sa résurrection »[4]

Au cours des siècles, l’homme a augmenté, de manière croissante, son emprise sur le milieu naturel en exploitant de plus en plus les espèces.  Le rythme actuel de consommation des ressources naturelles par l'humanité semble indiquer qu’il excède leur capacité de renouvellement.   A ce rythme, la surexploitation s’étend à tous les secteurs notamment celui de la chasse, la pêche ou la cueillette. L’humain excelle dans la  commercialisation des animaux péchés ou chassés. Les collections de certains animaux et des espèces végétales rares par des individus véreux participent au pillage de la faune et de la flore.

Avec ces agissements, la création aurait cessé d’être l’oikos c’est-à-dire la maison ou l’habitacle de tous  pour devenir un objet à maîtriser et à exploiter, sans référence à la transcendance. Le faisant, l’homme brise ainsi le lien qui unit le monde à Dieu ; cette rupture a fini par déraciner aussi l’homme de la terre et, plus fondamentalement, en a appauvri l’identité même. L’être humain en est ainsi venu à se considérer comme étranger dans son milieu de vie.

 La nature est tombée sous le mode de l’objet ou de la chose que l’homme devait dominer et exploiter, s’approprier par les brevets. Dépourvue d’intérêt propre, elle est désormais réduite à une réserve des ressources, dont la valeur est économiquement quantifiable. Elle est devenue une marchandise privatisable et commercialisable.

A côté de l’homme, nous avons la nature elle-même. Sa responsabilité est liée aux activités comme: le volcanisme, la chute des météorites, l’altération de la roche mère, les pluies acides, les incendies de forêts, l’érosion. Ce qu’il convient de comprendre, c’est que les sources naturelles sont moins fréquentes avec des conséquences plus ou moins négligeables.

QUELLES SONT LES CONSEQUENCES DE LA BLESSURE AFFLIGEE PAR L’HOMME SUR LA NATURE.

 Les blessures que l’homme, dans son irresponsabilité affligent à la nature sont connues comme étant la crise écologique qui est un phénomène ponctuel et réversible à l'échelle d'un écosystème. Cette  crise écologique a un impact majeur à plus long terme. En effet, il s'agit plutôt d'une suite d'évènements qui s'induisent les uns les autres, jusqu'à un certain point de rupture. Il faut noter l’ampleur des activités humaines qui ne fait que croître, de sorte que leurs effets augmentent en équipollent.

Ces fractures  environnementales s’accentuent également et les conséquences sur l’être humain commencent à se manifester sérieusement. Les pays du tiers monde,  plus concentrés en Afrique sont les plus pauvres, donc les plus dépendants de la nature.  Ils  sont aussi les plus vulnérables et de nos jours en sont déjà affectées. Quant  aux sociétés du Nord (pays riches et industrialisés), ils ne sont nullement à l’abri de la crise et ressentent eux aussi et probablement plus que les pays en voie de développement,  les effets pervers de leurs modes de vie. Les conséquences écologiques issues des pays industrialisés ont des conséquences spécifiques, néfastes et coûteuses sur l’économie des pays en voie de développement et plus  particulièrement les couches vulnérables qui vivent déjà  sous le fardeau de la dette et de la pauvreté.

Les activités humaines sont à l’origine de ces problèmes environnementaux qui affligent la planète entière. Nous pouvons citer entre autre : l’épuisement des ressources, la pollution et la destruction des habitats. Ces impacts sont liés et s’entremêlent puisque la pollution, par exemple, contribue à la détérioration des habitats, donc à leur destruction ce qui entraine une rareté des ressources. Mais dans son sens strict, la destruction des habitats, est une transformation radicale d’un écosystème par l’être humain.

Cette surexploitation conduit à de nombreuses conséquences qui mettent en danger la biodiversité à savoir : les  menaces sur les espèces végétales ou animales, la disparition éventuelle de ressources non renouvelables, la dégradation de l'équilibre naturel …

L'urbanisation, initiative de l’humain,  apparait aussi comme un facteur important de cette décrépitude naturelle. Avec la production de déchets solides ou liquides rejetés dans la nature, les êtres vivants sont exposés à la pollution.

Si de manière arbitraire, nous considérons l’ère des sources nouvelles d’énergie comme le nucléaire par exemple, de l’accélération de la rapidité des moyens de transport et du rythme de la vie en général comme une révolution industrielle, il va de soi que les effets de l’urbanisation qui l’accompagnent soulèvent des problèmes encore plus profonds.

Nous pouvons citer les effets nuisibles de la pollution de l’air, de l’eau et du sol. Les effets négatifs de la disparition des stimulants biologiques normaux. Le vieillissement de la population, l’intensification de la circulation avec pour corollaire le bruit ce qui engendre un manque de repos certain. L’usage croissant d’aliments traités par des procédés industriels, le besoin d’une hygiène alimentaire et bien conçu ainsi que l’emploi des centaines de nouveaux additifs alimentaires, les insecticides et les produits ménagers, de même que le recours croissant aux produits pharmaceutiques. La pollution n’est pas que  chimique comme nous avons longtemps crus. Dans un sens plus général, la pollution se définit comme une contamination de l’environnement qui résulte des activités humaines, et qui nuit aux espèces vivantes, aux êtres humains ou au fonctionnement des processus terrestres. C’est aussi l’ensemble de nuisances de tous ordres qui entraînent une altération de l'environnement et des conditions de vie pour l'homme.

Avec l’action de l’homme, l’extension urbaine avec la recherche de nouveaux terrains de cultures et d’agriculture moderne, l’espace réservé aux animaux ou à la faune est considérablement réduit ce qui constitue un grand risque pour le monde animal. Le commerce illégal de plumes, de peaux, de cornes et d’ivoire dans l’objectif d’orner les domiciles représente un autre danger.

La déforestation contribue autant à l’épuisement de la ressource arboricole qu’à la destruction de l’habitat forestier. Ici, l’accent est mis sur  l’action de déboisement et de défrichement des surfaces forestières, sans préoccupation du renouvellement de ces forêts. Les exemples peuvent être les coupes rases de bois, sa transformation en pâturages ou en champs de plantes herbacées (maïs, soja, blé etc.) et autres terrains sur lesquels les arbres sont absents ou presque. Avec tous ceci, notre chère terre est saignée et elle pleure.

De plus, la déforestation contribue aussi au réchauffement planétaire, à la dégradation des sols et à l’érosion de la biodiversité. La forêt reculerait toutes les deux secondes à une vitesse comparable à  la taille d'un terrain de football.  Georges FRANÇOISE et Guy MENANT le confirment quand ils pensent que  « les méthodes traditionnelles de cultures sur brûlis, ainsi que l’utilisation des feux de brousse pour la chasse ont fait diminuer progressivement l’étendue des forêts. »[5].  La déforestation est dramatique parce qu'elle met en danger des milliers d'espèces végétales et animales. Elle détruit le cadre de vie de centaines de millions de personnes. La déforestation représente une triple menace pour la biodiversité, les équilibres climatiques mondiaux et les conditions de vie dans les bassins forestiers.

Le réchauffement planétaire incluant la hausse du niveau des océans, a par ailleurs déjà forcé le déplacement de certaines populations et augmentent la fréquence et l’intensité des événements extrêmes et de leurs dévastations (cyclone, typhon…). Ceci entraine des inondations ayant des impacts sur l'activité agricole.

La sécheresse et l’avancée du désert déclenchent les changements climatiques qui aggravent la crise alimentaire.  La sècheresse va entrainer par exemple  la disparition des espèces  et des espaces cultivables. Avec  l’implantation de grandes monocultures ou de zones industrielles gazières et pétrolières, c’est notre maison commune qui est humiliée. Tout ceci entraine l’érosion de la diversité biologique incluant la décadence des océans qui a pour conséquence directe l’acidification, la dégradation des cycles biogéochimiques, la diminution de la qualité des sols, ainsi que l’amoindrissement de l’ozone stratosphérique encore appelée trou de la couche d’ozone[6]

Une autre conséquence du développement de la présence humaine sur le globe est l'influence de l'introduction d'espèces exotiques, entrant en compétition avec les espèces locales. Il faut craindre suffisamment l’introduction et l'influence que pourrait avoir la mise en culture de plantes et des animaux génétiquement modifiés.

Nous pouvons aussi citer comme indicateur de l'avènement généralisé de cette décrépitude de la nature à travers les avancées chimiques et technologiques,  la vache folle, les marées noires, la grippe aviaire et l'augmentation des cas de cancer liés à la modifications de certains éléments naturels.

Décimée par l’égoïsme humain, craquée par la sécheresse, contaminée par diverses pollutions et maladies, fanée par le réchauffement, la nature pousse des cris de détresse. Ce saignement de la terre  a pour conséquence la mort de nombreux individus, la disparition d'une population, voire d'une espèce si celle-ci était endémique. Cette disparition entraine  une rupture plus ou moins importante dans la chaîne alimentaire avec  une incidence variable sur la survie des autres êtres vivants.

Comme la crise écologique est à l'origine de la disparition de certaines espèces animales et végétales, si rien n’est fait, elle va aussi réduire la qualité de vie de l’homme. Cette réduction peut même conduire à son extermination. Même si la diversité de la population humaine est parfois considérée comme menacée,  peu de personnes s'accordent à envisager la disparition de l'espèce humaine à court terme. Cependant, les maladies épidémiques, les famines, l'impact sur la santé de la dégradation de la qualité de l'air, les crises alimentaires, la disparition des milieux de vie, l'accumulation des déchets toxiques non dégradables, sont des facteurs impactant également le bien-être des hommes.

Comme nous pouvons le voir, à cause de l’irresponsabilité de l’humain, la création est  complètement désorganisée et attend ardemment d’être rétablie dans ses droits les plus absolus.

 

 

QUE FAIRE ? SE TAIRE OU AGIR ?

 

Nous observons que de nos jours, la nature est en train de nous donner à tous une leçon de solidarité que nous ne risquons pas  d'oublier de sitôt. Dans l'acte même de la production alimentaire, tous les hommes se découvrent éléments actifs ou passifs d'un écosystème. Un champ nouveau de responsabilité s'ouvre donc à la conscience.

Il est donc temps d’agir, de condamner avec la dernière énergie ces actes de barbarisme et vandalisme que nous faisons subir à la nature. D’ailleurs avec la chaine alimentaire, nous devrions comprendre que l’homme  n’est qu’un maillon de la chaine. S’il a le droit d’user des autres éléments de la nature, il n’a pas celui d’en abuser ou d’asservir. L’homme se doit d’être uniquement un intendant et un  administrateur responsable. C’est une gérance et non un accaparement qui lui est confiée dans l’objectif qu’il la fasse fructifier et la rende habitable pour tous. L’enjeu étant alors la préservation de ce qu’il n’a pas créé.  Ainsi quand l’homme devient oublieux des limites de ses possibilités, il se prend pour le créateur. Et dans ce registre, son orgueil se traduit par des phénomènes tels les  sécheresses, les inondations, la pollution, les famines et la désolation.

L’urbanisation, le développement de l’industrie, la diversification des activités humaines ont conduit, simultanément, à un accroissement des revenus disponibles et au double souci de consacrer le minimum d’argent à l’achat des aliments et le minimum de temps à leur préparation.  De plus en plus, nous constatons que les ménages aux revenus plus bas consacrent une part plus importante aux dépenses alimentaires, tandis que les revenus plus élevés s’attachent plus à la qualité et aux critères diététiques. C’est pourquoi, l’Eglise gagnerait à réorienter sa mission davantage dans le domaine écologique et pratiquer une diaconie alimentaire sereine, actuelle et futuriste. Elle doit donner un autre sens à l'écologie qui doit être perçue comme la préservation de la dignité Humaine au cœur du monde. Une écologie dont le souci alimentaire des fidèles est une priorité incontournable.

Hervé DJILO KUATE

 



[1] Bernard GILLERON, Dictionnaire Biblique, Moulin, Renens, 1998, P. 26.

[2] Bernard GILLERON, Op. Cit., P. 214.

[3] Dorcas AKITUNDE et Al, Introduction à la théologie systématique : vol 2 -Ethique, CLE, Yaoundé, P.114.

[4] D. MÜLLER, Le rapport des humains aux animaux dans la perspective de l'éthique : Mise en situation sociale, in « Théologiques », vol. 10, n° 1, 2002, Pp. 90-91.

[5] Georges FRANÇOISE et Guy MENANT, Op Cit P. 76.

[6] www.ocean-climate.org/.../océan-climat-migration_FichesScientifiques_Oct2016_BD consulté le 22 Mai 2018 à 16H30.                                                                                           

                                                                                                                    
reboisement dans un village au Cameroun
 

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